Bientôt, votre enfant va faire sa rentrée au CP et va apprendre à lire. Mais savez-vous avec quelle méthode ?
Il n’existe pas moins de 12 méthodes différentes pour apprendre à lire. De quoi s’y perdre un peu !
La méthode globale :
Selon Ovide Decroly (1871-1932), l’enfant apprend les choses globalement avant de les saisir dans les détails. Pour apprendre à lire il ferait la même chose. Cette pédagogie consiste à proposer de petits textes aux enfants, textes dont le sens est bien compris, puis de les amener à « reconnaître » les mots de manière idéo-visuelle ou logographique, un peu comme une image. L’idée est que les enfants en analysent ensuite les composants : les mots, les groupes de lettres et les lettres. A aucun moment on n’insiste sur le rapport oral/écrit en ce qui concerne le codage lettres/sons de notre langue écrite. La lecture est silencieuse, les enfants lisent à voix basse, dans leur tête. Le projet derrière cette méthode est principalement de faire du sens.
La méthode naturelle :
Pour Célestin Freinet (1896-1936), la méthode globale pourrait s’appeler méthode fonctionnelle. Il s’agit avant tout d’avoir un projet de lecteur, savoir pour quoi on lit, ce qu’on va aller « chercher » dans l’information écrite ou savoir ce qu’on va vouloir communiquer aux autres par écrit.
Le principe de cette pédagogie consiste à recueillir et écrire une phrase produite oralement par l’enfant afin qu’il puisse petit à petit mémoriser et identifier les mots qui la composent, puis, comme précédemment, qu’il procède par le biais d’analogies à une analyse de la phrase en mots et des mots en lettres.
La méthode mixte :
Elle profite de l’aptitude du petit enfant à reconnaître précocement de manière logographique (idéo-visuelle) des mots tels que son prénom, papa, maman, etc, pour encourager cette mémorisation.
Cette méthode vise à inciter l’enfant à mémoriser des mots fréquents, et souvent chargés affectivement, pendant un temps variable (souvent toute l’année de Grande Section et en début de CP) puis de passer ensuite à une autre méthode d’apprentissage radicalement différente : la méthode synthétique.
Les méthodes synthétiques ou syllabiques
A l’inverse des méthodes précédentes, elles partent d’un petit élément (son/phonème, lettre/graphème) pour aller vers un plus grand (le mot, la phrase, le texte). Elles s’efforcent de faire coller l’apprentissage au principe de codage de notre langue écrite : le principe alphabétique. Deux entrées pédagogiques restent encore en vigueur : l’entrée par le phonème (les petits bruits de la langue orale) et l’entrée par le graphème (les signes de la langue écrite).
Ce que l’on sait aujourd’hui :
Il existe aujourd’hui une véritable science de la lecture. Les grands circuits cérébraux sont identifiés.
Stanislas Dehaenne
Lire c’est d’abord décoder (pas deviner) et passer d’une unité visuelle à une unité auditive. Il est clair pour les enfants, qu’ils sont bien en train d’apprendre à lire lorsqu’ils sont confrontés d’emblée à l’écrit donc aux graphèmes.
Pédagogiquement, on doit partir du graphème (des lettres ou groupes de lettres) pour apprendre à lire les syllabes qui les combinent, par le biais d’un enseignement systématique.
C’est donc l’apprentissage par la méthode syllabique qui est recommandé.
Quelques exemples de méthodes de lecture sur support papier :
Méthode syllabique entrée par le phonème | A coup sûr | La planète des alphas |
Méthode syllabique entrée par le graphème | La journée des tout petits (Boscher) | Méthode de lecture pas à pas (Delille) |
Méthode mixte | Ratus | A l’école des albums |
Méthode globale | Pas à page | 4 saisons pour lire au CP |
Le serious game Graphonémo s’inscrit totalement dans un apprentissage syllabique de la lecture. L’application conduit l’enfant à comprendre le fonctionnement de la langue écrite en faisant le lien entre le vu et l’entendu (les graphèmes et les phonèmes).
L’abondance des activités favorise l’automatisation de la lecture des syllabes sans pour autant éloigner l’enfant d’une lecture fonctionnelle : il s’agit toujours de travailler sur de véritables mots écrits.