On vous a peut être dit (l’enseignant, le psychologue scolaire, l’orthophoniste, le médecin scolaire…) que votre enfant avait du mal à apprendre à lire parce qu’il manquait de conscience phonologique…
Conscience phonologique, de quoi parle-t-on ?
La conscience phonologique permet de percevoir, manipuler et découper les sons du langage oral en syllabes, en rimes, en phonèmes*. Pour cela, l’enfant doit être capable de s’intéresser à la forme orale des mots de la langue et non pas seulement à ce qu’ils veulent dire. Pour réussir des tâches de repérage de rimes par exemple, il doit également être capable de maintenir les mots en mémoire de travail* pour pouvoir les comparer et ainsi, apprendre à lire.
Comment entraîner la conscience phonologique ?
L’idée a été pendant longtemps d’entraîner cette conscience phonologique au CP puis dès la maternelle en proposant des activités du domaine de l’oral. Ainsi on disait à l’enfant : « si je te dis … champignon, mouton et colimaçon… qu’est ce que tu entends de pareil ? » L’enfant pourvu d’une bonne conscience phonologique savait très vite que le bruit « on » était commun aux trois mots, mais celui qui n’en avait pas n’entendait rien du tout… et ce n’est pas en multipliant les exercices de ce type – « toujours plus de quelque chose qui ne marche pas ! » dit Michèle MAZEAU – qu’il y parviendrait.
Dyslexie et manque de conscience phonologique
Selon la majorité des chercheurs dans le domaine de l’apprentissage de la lecture, la conscience phonologique est la clé de la réussite. Notre langue repose, en effet sur le principe alphabétique c’est à dire sur le principe d’une relation entre les petits bruits de la langue (les phonèmes) et les lettres ou groupes de lettres (les graphèmes*). Donc pour écrire un mot, il faut savoir l’écouter, l’analyser et pour le lire savoir quels « bruits » on va devoir produire. De cette conscience phonologique, certains enfants sont fort bien pourvus… et d’autres non. Elle manque ainsi cruellement aux enfants dyslexiques, mais aussi aux enfants en difficulté de langage oral. Alors, comment faire ?
Comment entraîner la conscience grapho-phonologique ?
L’idée est de proposer à l’enfant qui « n’entend pas » bien le bruit des mots, de les regarder, de les observer en les lui lisant. Si l’on présente à un enfant de 5 ans, qui ne perçoit pas bien les sons de la langue, ces trois mots écrits :
Champignon
Mouton
Colimaçon
et qu’on lui demande ce qui fait pareil, il ne vous dira peut être pas qu’il entend « on » dans chacun de ces mots et ce à la fin, mais pourra vous montrer les graphèmes identiques qui terminent ces trois mots. C’est en voyant les mots écrits et leurs similitudes qu’il sera en mesure de comprendre l’existence d’une correspondance entre les graphèmes et les phonèmes et d’affiner simultanément ses perceptions phonologiques. Et voilà la naissance de ce concept de conscience grapho phonologique qui va permettre d’apprendre à lire.
Graphème : Lettre ou groupe de lettres correspondant à un phonème.
Phonème : c’est le plus petit élément sonore du langage. Il est disctinctif : quand on le change pour un autre on obtient un mot différent (moule, coule, roule, poule…). C’est difficile à comprendre pour les enfants, car le phonéme n’a pas de sens et qu’il est parfois difficile à isoler des autres.
Mémoire de travail : Cette mémoire, de courte durée, permet de stocker et de manipuler des informations au cours de la réalisation d’une tâche.
Te relire j’entendais ta voix m’expliquant des choses
Merci