Pour Marie, Laure, Charlotte, Guy-Marie, Claude et les autres…
Attention ! Vous versez encore une fois dans le dithyrambique.
Voilà un commentaire qui m’a marquée à jamais. Correction écrite à l’encre rouge avec une belle accolade englobant ce que jugeais être le plus joli paragraphe de mon commentaire de texte. Année… 1976. Il y a donc 43 ans. Je n’ai pas oublié.
Dithyrambique ? L’image d’un insecte, pattu et sournois s’est imposée à mon imaginaire, glissant sur la surface d’une eau verdâtre et repoussante… Mais quand même, là, ça ne collait pas. Dithyrambique ? Euh… Larve, œuf ou chenille ? Scotchée au domaine de l’entomologie, qui n’avait pourtant rien à faire là, j’ai fini par chercher dans le dictionnaire (nous vivotions alors sans Google).
Dithyrambique. Synonymes : enflé, excessif, pompeux dans des louanges. Pompeux ? Mon style à moi ! Pompeux… Le méchant homme !
Vexée, j’étais vexée…
En revanche, pour qui me montrais-je aussi élogieuse ? Proust, Flaubert, Balzac ? Il n’en reste aucune trace dans ma mémoire. Envolé… Mais ça devait me plaire, alors j’y étais allée franchement. Enthousiaste, endiablée, quasi-fébrile – voire un tantinet grandiloquente – sans doute, et alors ? Pourquoi faut-il faire taire l’élan de la jeunesse ? Il m’avait coupé les ailes, ce vieux prof ; vexée mais docile, j’ai retenu la leçon.
Donc pour le panégyrique vous pouvez toujours attendre, mes compliments resteront dans le modéré, le timide, le furtif et le discret. Voilà, merci monsieur le professeur.
Avec tact et mesure
Alors, j’y vais :
Je voulais juste vous dire merci.
C’est mesuré, très mesuré même, mais c’est quand même un peu court…
Je recommence :
Merci, à vous, Marie, Laure, Guy-Marie, Claude, Charlotte, à qui j’ai parlé récemment. Vous m’avez raconté comment vous vous êtes emparés de ce Graphonémo, de sa version papier ou de son serious game. A quel point vous en avez saisi les fondamentaux, en vous adaptant à chacun de vos élèves, en les laissant réfléchir et tâtonner, en leur faisant confiance, en les laissant apprendre en jouant dans ce va-et-vient entre le vu et l’entendu. Merci Mesdames et Messieurs mes collègues d’hier d’avoir compris aussi l’importance de ne pas traiter les enfants de bestioles inconnues mais au contraire de les encourager à être curieux, passionnés et originaux.
Finalement, je crois que je préfère avec excès !
Je m’offre un dernier essai.
Mais avec mon crayon, mon papier et mes mots :
Emotion formidable, douce satisfaction et bonheur infini ! Mon cœur ! Cesse cette cavalcade ! Redeviens raisonnable ! Ne noue pas ma gorge et ne voile pas mes yeux ! Serais-tu capable, une seule fois, de goûter la fierté d’un partage réussi sans un torrent de larmes qu’il serait ô combien malvenu de répandre ? Oui, je suis heureuse, et oui je vous le dis ! Je le clame et le crie, oui je vous remercie !
Dithyrambique ? Toi-même !