Nos enfants, vont-ils vraiment perdre toutes leurs connaissances ?
Difficile de se faire une véritable opinion ! Pas d’études françaises, semble-t-il, sur le sujet : L’étude qui fait référence paraît celle de Harris COOPER et date de 1996. Reprise dans l’article de Mickaël LONTIE, l’étude mentionne une perte d’un mois d’apprentissage en moyenne. L’affaire est donc conséquente et concerne tous les élèves dans tous les domaines. En ce qui concerne le langage oral et écrit, la perte est bien plus importante pour les enfants dont la langue parlée à la maison est différente de celle de l’enseignement.
Toutefois, si cela peut faire réfléchir éventuellement à la durée des grandes vacances (certains essayent !) cela n’implique pas automatiquement que le cahier de vacances soit la solution : L’enfant ne peut pas apprendre seul et on ne peut pas se contenter de distribuer des cahiers de vacances pour que l’enfant poursuive ses apprentissages pendant l’été. Alors le minimum serait que chaque parent ait le temps de consacrer 20 minutes quotidiennes à cette activité, sans rien faire d’autre que d’aider son enfant réaliser des exercices d’entraînement. Alors ? Prêts à poursuivre la corvée des devoirs ?
Cahiers de vacances ?
On ne peut pas les louper : Juste à l’entrée du magasin, en nombres et en couleurs, conformes aux programmes, rédigés par des enseignants, balayant toutes les matières et avec même un petit cadeau offert, » pour faire RÉUSSIR son enfant comment y échapper ? Moi aussi j’ai, tout comme des millions de parents (4 millions de cahiers de vacances vendus par an … eh ! oui ! quand même !) négocié l’achat du cahier de vacances :
- Ah non !
- Mais si, tu verras on fera ensemble, pas longtemps, pas tout de suite, pas tous les jours
- Non !
- Je promets, rien qu’un petit peu, rien que tous les deux, juste avant … euh…la glace ! euh… la piscine ! euh le dessin animé, euh … s’il te plaît !
- Bon… À quel parfum la glace ?
Je les ai convaincus. Mes trois enfants : deux ou trois fois. Momentanément.
Et…, comme 80 % des parents je n’ai jamais réussi à mener l’affaire au bout ! Quelques pages et c’est tout !
Avais-je eu raison d’insister autant ?
On n’apprend pas qu’à l’école !
D’après une enquête de l’AFEV (2009) réalisée en France auprès de 397 enfants du primaire et du collège, 66% d’entre eux disaient ne pas aimer aller à l’école ou un peu seulement, et 36% avouaient avoir mal au ventre avant d’y partir. Ils étaient encore 64% à ne pas toujours comprendre ce qu’on leur demandait d’y faire…. Alors, ne pourrait-on pas profiter des vacances pour les inciter à apprendre autrement, en donnant le goût de l’apprentissage, l’envie de lire ou de jouer avec ses parents, d’écrire à sa grand-mère ou d’échanger en famille, avec les amis, sur ce que l’on sait déjà du château, du zoo, du parc que l’on va visiter dans l’idée de venir y chercher les informations, les connaissances que l’on n’a pas encore ? Ne pourrait-on pas laisser tomber nos injonctions de performance qui nous usent et nous stressent et qui, du reste, ne feront pas mieux travailler notre enfant et choisir plutôt de passer du temps de vie ensemble, dans un intérêt conjoint pour des activités réalisées de concert, tout en donnant confiance. « On confond réussir dans la vie et réussir sa vie » a dit Audrey AKOUN au micro de France inter : en l’écoutant sur le sujet, en compagnie de Philippe MEIRIEU, nous reprendrons nous aussi confiance, et serons rassurés sur nos compétences de parents capables de transmettre des connaissances en accompagnant nos enfants pendant les vacances. Heureusement, on n’apprend pas qu’à l’école !